C’est une belle avancée pour les producteurs de chanvre du Minnesota : à travers son plan de production de chanvre révisé, l’État vient de leur octroyer le droit de cultiver du chanvre dont le taux de THC est supérieur au taux légal initialement prévu. Les cultivateurs du Minnesota peuvent donc produire des plants dont la teneur en THC n’excède pas à 1%, contre 0,3 % auparavant et partout ailleurs aux USA.
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Qu’est-ce qui a motivé cet assouplissement de la réglementation ?
Pourquoi autoriser du chanvre à 1% de THC est une bonne nouvelle ?
Il y a effectivement un intérêt à rehausser le taux de THC des plants de chanvre.
Dans le cannabis, les taux de THC et de CBD sont proportionnels avec un ratio de 1 pour 30. Ce qui signifie qu’un plant contenant plus de THC contiendra également plus de CBD. Pour exemple, avec du chanvre à 0,3% de THC, on peut obtenir environ 10% de CBD. Tandis qu’avec du chanvre à 1% de THC, un producteur peut extraire 30% de CBD, c’est-à-dire 30 fois plus qu’avec un plant à 0,3%.
En relevant le taux de THC du chanvre à 1%, l’État du Minnesota offre une belle opportunité aux producteurs de se faire une place sur le marché très convoité du CBD.
Les chanvriers pourront également développer leur commerce avec moins de contraintes puisque le plan révisé prévoit d’autres allègements, notamment concernant l’allongement des délais de réalisation des tests de THC sur les plants, ainsi qu’une peine unique annuelle en cas d’inculpation de violation du taux de THC intentionnelle.
Des règles moins strictes au profit d’une industrie du chanvre grandissante aux USA
Aux USA, la culture du chanvre et du CBD n’est légale au niveau fédéral que depuis la Farm Bill, signée en 2018 par Donald Trump durant son mandat de Président. Ce changement a suscité l’engouement de nombreux producteurs, qui s’est avéré contreproductif puisque la surface des champs de chanvre a diminué de 2/3 entre 2020 et 2021.
Les normes très restrictives concernant la culture du chanvre ont probablement été un frein pour les agriculteurs qui ont préféré se retirer.
En effet, la distinction entre chanvre industriel et cannabis, deux espèces très proches de Cannabis Sativa L., était si compliquée que même les agents fédéraux en charge du contrôle des stupéfiants (DEA) s’y méprenaient. Des cargaisons de fleurs de chanvre de plusieurs tonnes auraient été saisies à tort par la DEA, pensant que c’était du cannabis. De plus, de nombreux chanvriers ont été dépassés par les multiples contradictions entre les lois fédérales qui légalisent le chanvre et certaines lois étatiques qui interdisent encore le commerce et même le transport de ce type de marchandise.
La complexité législative a donc eu raison des agriculteurs. C’est en partie ce qui a motivé la révision de la réglementation et des normes.
À ce jour, l’État du Minnesota compterait à peine 461 chanvriers possédant une licence de production, représentant seulement 2 500 hectares de terres cultivées contre 90 millions d’hectares pour la culture du maïs, ressource agricole par excellence du Minnesota.